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#2 En voiture, Simone !

Ou pas, en fait.

À Pontevedra, en Espagne, la mairie a fait, dès les années 80, un pari audacieux : diminuer drastiquement la part des voitures en centre-ville. Résultat ? En 2019, les rues de cette commune de 80 000 habitants sont remplies de personnes plutôt que de voitures bruyantes. La pollution de l’air a diminué de 60% et aucun décès lié aux accidents de la route n’est à déplorer depuis dix ans. 12 000 personnes ont emménagé dans le centre-ville et le maire à l’origine de la mesure a été réélu quatre fois.

Diminuer l'usage de la voiture en ville, c'est donc possible. Et indispensable : avec un milliard de voitures en circulation sur Terre et une croissance tirée par les pays émergents comme la Chine, la situation n'est pas tenable à court terme. Inutile de blâmer nos voisins, car c’est chez nous, en Europe, que nous possédons le plus de voitures par habitants : 253 millions, loin devant la Chine (116 millions).

Allez, rêvons un peu : que se passerait-il si nos villes suivaient l'exemple de Pontevedra ?

Un air plus sain

Troisième cause de mortalité après le tabac et l’alcool en France, le transport routier est à l'origine d’émissions de plusieurs polluants atmosphériques. Les voitures rejettent des particules fines, du monoxyde de carbone et des composés organiques volatils. La plupart dangereux pour la santé, vous vous en doutez.

Par ailleurs, avec seulement 7 525 pas en moyenne par jour, 78% des Français de 18 à 64 ans ont un niveau d'activité physique ou sportive inférieur aux recommandations de santé publique de dix mille pas par jour. Une raison de plus pour enfourcher son vélo, d'autant que 30 minutes par jour suffisent pour diminuer le risque de maladies cardio-vasculaires, le diabète, le cancer et le stress.

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Plus de pouvoir d'achat

Avec un coût annuel de 5 000 euros en moyenne, soit 10 à 12% du budget des ménages, la voiture reste le mode de transport le plus cher. Pourtant, elle passe plus de 95% de son temps… au stationnement.

À titre de comparaison, faire 10 kilomètres par jour revient à 100 euros en vélo contre 1 000 euros en voiture. Et avec quatre pleins d’essence, il est possible d’acheter... un vélo neuf.

Autre source de dépenses : nos impôts. L'entretien des réseaux routiers coûte annuellement plus de douze milliards d’euros aux collectivités territoriales, soit 9 % de leur budget. En moyenne, les villes françaises dépensent neuf fois plus pour les voitures que pour les transports en commun. Un budget qui serait plus utile ailleurs, comme l'éducation ou la santé, non ?

Plus belle la ville

À Paris, la moitié de l’espace public de circulation est réservée à l’automobile, alors qu’à peine 12% des habitants prennent leur voiture pour aller travailler*. Une situation loin d’être réservée à notre capitale, tant les politiques urbaines ont été conçues autour de la voiture.

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En 1991, la ville de Munich commissionne une série de photos pour mesurer l’espace requis par 72 personnes en fonction du mode de transport. Les photos mettent en évidence l'espace public ‘’mangé’’ par les voitures et les automobilistes, alors qu’il pourrait faire le bonheur des enfants, piétons et cyclistes.

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La place Beaubourg en 1970. Un bien joli parking.

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Le canal Saint-Martin en 1953, aujourd'hui squatté par des hordes de bobos qui empêchent les automobiles de profiter de la vue.

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Une dernière pour la route : le Louvre en 1960.
Retrouvez bien d'autres photos similaires ici, ça vaut le détour !

Pour les Lyonnais, cette vidéo de deux minutes permet de mesurer l'espace pris par les voitures et le changement impulsé depuis plusieurs années dans la ville.

Du temps gagné

Sur un trajet de 3 kilomètres en ville, nous mettons moins de temps en vélo qu’en voiture, stationnement compris. Or, 50 % des trajets effectués par les Français font moins de 5 kilomètres.

Et si on évoluait ?

Polluante, chère, nocive pour la santé, gourmande en espace public, bruyante, difficilement recyclable...Si vous êtes citadin et utilisez encore votre voiture au quotidien, peut-être est-il temps de se pencher sur les alternatives. Toute une panoplie de solutions sont probablement à votre disposition pour diminuer votre impact environnemental en termes de transport. Julien Vidal, dans son blog Ca commence par moi, les a toutes recensées et nous en explique les bienfaits :

Rêvons un peu...

Et si les voitures s’arrêtaient de rouler pendant une journée ? Cette vidéo de trois minutes laisse songeur...

Cerise sur le gâteau : en diminuant notre utilisation de la voiture et donc notre dépendance au pétrole, nous donnerions un peu moins d’argent à certains pays pétroliers peu regardants sur le plan des droits de l’homme. Comme d’habitude : ce qui est bon pour la planète l’est aussi pour l’homme.

Hormis mention contraire, toutes les données de cet article sont extraites de la superbe infographie réalisée par l'Ademe et Qu'est-ce qu'on fait ?, disponible ici.